Pourvu que ça coupe

17/06/2019 - Jean-Louis JACQUEMYN - Proximag

Il est loin de temps des rémouleurs qui arpentaient les rues, jusque dans les coins reculés de nos campagnes. Fasciné par les couteaux depuis sa tendre enfance, Raphaël Petit a décidé tendre une corde de plus à son arc en exerçant le métier de rémouleur.

Preuve que ce métier est méconnu, c'est cette demande d'une cliente qui voulait refaire un moule à gâteau, alors que le remoulage est une technique d'affûtage qui dépend du sens de rotation de la pierre à eau. Quand on dit qu'une passion débute tôt dans la vie, Raphaël confirme: «j'ai toujours eu un penchant pour les lames qui coupent bien. Depuis tout petit, je joue avec des couteaux, comme en témoignent mes multiples coupures». Mais ce n'est que tout récemment qu'il s'est penché de plus près sur les couteaux et autres lames. «J'ai récupéré l'enclume de mon oncle, et ça a été le déclic. J'ai essayé de faire un couteau et ça m'a beaucoup plu». Électromécanicien de formation, Raphaël a un boulot principal qui lui laisse pas mal de temps libre. «À l'heure actuelle, on jette un couteau qui ne coupe plus au lieu de le remettre en état. Démarrer mon activité de rémouleur, c'est un peu une manière de réduire mon emprunte sur cette planète». Il travaille donc chez lui, dans son atelier. «C'est quand même assez agréable de travailler chez soi. Je travaille seul et comme pour moi. Ici, pas de question de grosse rentabilité mais plutôt de prendre le temps de faire les choses et de les refaire au besoin». Ses clients sont pour l'instant essentiellement des bouchers, des restaurateurs ou des industriels. «Mais tout le monde est le bienvenu. La seule restriction est la faisabilité des demandes».